Présentation

Pour la première, nous avons eu l’honneur de rencontrer Madame Bernadine DUBLIN, adhérente à l’ATSG depuis sa création.

Pour la petite présentation, Bernadine a 32 ans et cela fait 12 ans qu’elle est Assistante de Service Social. Après être intervenue auprès d’un public en situation de grande précarité, elle exerce aujourd’hui auprès de mineurs. En parallèle de son activité, elle a obtenu un Master en Ingénierie des Actions d’Insertion et Développement Local. Elle exerce également en tant que formatrice pour adultes.

Ses valeurs principales sont l’humilité, la famille et le respect de l’autre.

1.Comment est né le désir de devenir ASS ?

« Certainement du fait de plein de choses ; Mais c’est surtout grâce à mon milieu familial et plus particulièrement ma mère qui a toujours eu le cœur sur la main. » Alors qu’elle était adolescente, sa famille a accueilli des enfants issus de familles modestes dans le cadre des vacances solidaires proposées par le Secours Catholique. Elle se heurte alors pour la première fois à la précarité qui touche la famille d’un garçonnet de 10ans qui ne savait ni lire, ni écrire et ne bénéficiait pas d’un cadre familial structurant. Durant ces vacances, elle lui apprendra l’alphabet et l’écriture de son prénom. Plus tard, lorsque la fratrie est placée à la Maison Départementale de l’Enfance, ce jeune garçon demande à vivre dans la famille qui l’a accueilli pour les vacances. Les enquêtes sociales préalables au placement de la fratrie au domicile de ses parents ont constitués la première rencontre de Bernadine avec les services sociaux, et sa première approche du métier d’assistante sociale.

2.Dans tes souvenirs lointains comment imaginais-tu la profession ? Et maintenant ?

Au départ, je voulais devenir avocate ou psychologue. Avec du recul, je me rends compte que le métier d’assistante sociale c’est finalement le juste milieu.

Au regard de mon expérience avec ces enfants en difficultés, je me voyais exercer dans le domaine de la protection de l’enfance. J’envisageais la profession comme un métier de soutien et d’écoute. A l’époque, je n’imaginais pas tant de difficultés et d’obstacles dans l’exercice de cette profession.

Aujourd’hui, la pression est très élevée, les situations sont de plus en plus complexes, avec peu de moyens mis à notre disposition. De plus, l’innovation se heurte parfois aux procédures et au cadre législatif, ce qui n’est pas toujours évident dans le quotidien. Selon moi, nos décideurs n’accordent pas au travail social l’importance qu’il devrait avoir, vu le rôle majeur joué par les travailleurs sociaux dans l’équilibre et la cohésion de notre société.

3.Quel est le meilleur moment de ta journée ?

J’apprécie particulièrement les réunions de concertation pluridisciplinaires où les compétences de chaque acteur s’accordent en symbiose au bénéfice des familles. Je prends également plaisir lors de la réalisation d’actions collectives, où, le contact avec les bénéficiaires est facilité (Ce qui change de l’entretien en face à face qui est plus strict). Le collectif permet de travailler l’aspect prévention de manière plus fluide, plus dynamique, et plus directe, sans la barrière que pourrait représenter le bureau.

4.Mail ou appel ? po

Le choix est difficile, l’appel permet un échange direct et immédiatement réciproque. Néanmoins, le recours au mail peut être plus pratique, surtout lorsque l’on exerce sur des sites différents. A choisir, je resterais tout de même sur les appels qui favorisent une meilleure compréhension et maintiennent le côté chaleureux des contacts entre personnes.

5.Bureau ou VAD ?

Plus bureau mais tout dépendra du contexte et de l’intérêt d’une évaluation à domicile. Avant de rentrer en Guadeloupe, j’occupais dans l’hexagone un poste où la majorité des interventions s’effectuait à domicile. Ce fut une expérience très enrichissante, cependant, j’apprécie aujourd’hui la stabilité qu’offre le bureau.